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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 11:05
Ce matin au Conseil Général de la Gironde comme dans la quasi totalité des département de France et de Navarre, les élu(e)s départementaux se réunissent pour voter des motions de soutien aux conseils généraux et aux collectivités locales. Le Président du Conseil Général de la Gironde Philippe Madrelle écrit : 

 " Vous êtes très attaché à notre Collectivité Départementale, je le sais, et je veux vous en remercier une nouvelle fois. Mais aujourd’hui le temps presse ; l’heure est grave et l’immobilisme ne peut être de mise, sous peine d’être interprété comme l’acceptation d'un projet inique.

Les 102 Présidents de Conseil Généraux de droite comme de gauche ont exprimé avec force, le 17 décembre 2008, leur rejet du projet qui vise à supprimer les Départements, de même que le principe de fusion entre les Régions et les Départements qui provoquerait la destruction des politiques déterminantes pour le quotidien et l’équilibre de nos territoires.

Fin février, la commission Balladur rendra ses conclusions et le Président de la République les transmettra au Parlement avant l’été afin que suive une rafale de projets de lois dont nous devinons bien la teneur ! (...)  "

Vous voyez le sujet est important et concerne tout le monde et la vie quotidienne de tout le monde. En effet compte tenu des compétences des Conseils Généraux qui accompagnent nos vie d'avant la naissance avec les services de Protection Maternelle et Infantile jusqu'à notre fin de vie avec l'Allocation Personnalisée à l'Autonomie en passant par les collèges, les transports, l'environnement, les déchets, l'aide aux communes, etc... il est à mon avis indispensable que la mobilisation de tous se fasse. 

Mais ce n'est pas tout ... Ce matin dans l'ordre du jour de la séance il y a aussi le dispositif d'aide du Conseil Général suite à la tempête de fin janvier dernier. Là aussi c'est un sujet qui nous concerne tous et toutes et qui est le coeur de la solidarité entre les territoires et les citoyens et notre territoire du Bassin à souffert et nos ostréiculteurs les premiers.
 
Et devinez qui n'est pas sur le banc des Conseillers Généraux ? tic tac tic tac ... et bien c'est Yves Foulon. Il faut dire que la réforme des institutions, les aides tempête c'est pas important sans doute ... mais je suis mauvaise langue ... il a peut être été bloqué  par un arbre tombé durant la tempête à la sortie d'Arcachon. Ou alors il apprend les fondamentaux du rugby pour être de taille ... Mais je morpionne. 
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M
Intervention de Jean-Marie Darmian, Conseiller général de la Gironde sur la réforme des institutions : <br /> Une réforme qui tombe vraiment mal<br /> écrit par Jean-Marie Darmian le 7 février 2009 – 16 h 11 min - <br /> <br /> Voici le texte de l’intervention que j’ai effectuée ce samedi 7 février en session extraordinaire du Conseil Gnéral de la Gironde consacrée à la réforme programmée des collectivités territoriales envisagée par le gouvrenement. J’ai voté, avec mes collègues de la majorité départementale, le texte de la motion commune aux 102 départements français demandant le maintien des départements et le respect de la cellule communale.<br />  <br /> Monsieur le Président,<br /> Mes chères et chers collègues,<br />  <br /> Inutile de vous préciser, Monsieur le président, mes chères et chers collègues que je partage totalement les objectifs et le contenu du texte qui nous est présenté aujourd’hui lors de ce qui demeurera une session réellement extraordinaire du Conseil Général de la Gironde.<br /> S’il est en effet un mal dont se remettent jamais véritablement les démocraties c’est bel et bien celui que génère l’indifférence et je suis personnellement heureux de constater que notre assemblée aura tenté, par tous les moyens en sa possession, de secouer quelques consciences assoupies ou de mettre celles qui sont aveuglées par un esprits strictement partisan face à leur responsabilité.<br /> Cette véritable contribution, en direct, sans support médiatique complaisant, entre bel et bien dans le concept d’un pacte social citoyen et durable que nous avons unanimement adopté comme étant le fondement de notre lien avec les Girondines et les Girondins. Face au contrôle médiatique croissant, au shows télévisés complaisants, aux effets d’annonce jamais suivis des faits qu’ils prédisent, nous nous devons de restaurer face à une agitation frénétique détruisant les fondements même de la République, la vérité du débat, devant l’opinion publique. Espérons simplement que celui qui permet à chacune et chacun d’entre nous aujourd’hui de s’exprimer sur une disparition masquée du département saura franchir les frontières de cette salle car c’est souvent, par le passé, d’amphithéâtres similaires à celui que nous occupons que sont parties des luttes victorieuses. C’est parce que certains ont su refuser la fatalité de l’opinion dominante reposant sur des arguments tronqués ou factices que l’intérêt général a été préservé.<br /> Nous sommes donc réunis pour simplement informer publiquement, clairement, directement les élus locaux de toutes sensibilités, les citoyennes et les citoyens de toutes tendances sur les réalités d’une réforme des institutions que le Président de la République, relayé par un gouvernement dépassé par l’ampleur d’une crise qu’il ne maîtrise plus, a décidé, un matin en se rasant dans sa salle de bain. Il a tout bonnement pensé que, faute d’avoir obtenu, pour son camp, la victoire aux régionales, aux municipales et aux cantonales, par le suffrage universel, il l’obtiendrait par les moyens dilatoires d’une énième réforme. Celle-ci semble inspirée tout droit d’une phrase de Bertolt Brecht : « Puisque le peuple vote contre leGouvernement, il faut dissoudre le peuple ! » En fait, la réforme des collectivités territoriales relève de ce principe : puisque les régions, les départements, les communes ne soutiennent pas suffisamment les idées confuses du Président il faut simplement dissoudre les régions, les départements et les communes… Le motif importe peu. Il suffit, comme c’est fait en permanence, d’affirmer, d’afficher, de se répandre en approximations invérifiés pour accuser d’une rage dépensière les structures que l’on veut faire disparaître ou tout au moins ramener dans le droit chemin. Le plus vil populisme a toujours tapé sur les élus et sur leurs supposées gabegies. Les plus terribles maux sont venus du discrédit jeté, de manière abusive et tronquée sur les assemblées démocratiquement constituées.<br /> La récente tempête dans notre département a pourtant démontré le rôle irremplaçable des structures de proximité. Dans les plus petites communes de notre département, les élus locaux ont été les premiers sur le terrain aux cotés des sapeurs-pompiers, des services du département, des agents de ce qui n’est plus une service public mais une entreprise déstructurée qu’est devenue feu EDF. La réforme qui se profile est purement idéologique alors qu’elle est présentée comme étant faite au nom d’une rationalisation d’un système encore garant de cette responsabilisation de proximité que porte un mandat électif de conseiller municipal ou de conseiller général. Le projet qui est d’ailleurs depuis longtemps finalisé dans les charcuteries du parti majoritaire veut simplement assassiner le principe essentiel pour la démocratie du lien direct, proche, efficace entre un élu et ses mandants.<br /> La disparition des départements et des cellules essentielles pour la République que sont les communes n’est rien d’autre qu’une recentralisation massive de notre pays avec la disparition pure et simple des collectivités gênantes. La France qu’on nous prépare, qu’on vous prépare sera une mosaïque de métropoles et d’agglomérations entre lesquelles survivront ou seront mises en coma artificiel pour extinction les petites communes.Seuls de grands féodaux qui auront l’onction du suffrage universel recevront ces fiefs taillés sur mesure en apanage comme au bon temps jadis.  Sous couvert de modernité, d’efficience, de rationalisation, avec la bénédiction de leurs hommes liges, ils seront les nouveaux maréchaux d’empire !<br /> La France dont rêve le Président c’est un France qui ne manifeste pas, qui ne discute pas, qui ne conteste pas, qui ne siffle pas, qui ne grogne pas mais une France dans laquelle le pouvoir imposera ses volontés via des fonctionnaires d’autorité qui n’auront face à eux qu’un petit nombre d’élus plus aisément maîtrisables.<br /> On va commencer par détruire les outils de cohérence territoriale que sont les pays, on s’attaquera ensuite aux communes rurales que l’on privera lentement de tout subside pour mieux les faire disparaître, on videra les conseils généraux de leurs compétences, on détruira les régions en les privant de leur légitimité électorale et on redonnera à un Etat qui ne souffre pas ces structures un tant soit peu libres de pratiquer une autre politique le véritable pouvoir.<br /> Est ce véritablement un argument sérieux d’avancer, comme le fait l’Ump la réduction des coûts pour les Françaises et els Français en fusionnant les collectivités régionale et départementales quand on sait qu’en moyenne, chères et chers collègues que nous coûtons globalement moins de 1% du budget départemental.<br /> Qu’est-ce que ce coût eut égard aux millions d’euros consacrés aux investissements routiers, à la construction des collèges, aux sommes allouées aux handicapés, aux enfants, aux personnes âgées, à la protection de l’environnement, à l’emploi, aux transports et aux communes… Il faut bien aller chercher ailleurs les raisons de cet acharnement à simplement revenir sur la décentralisation !<br /> On nous assène que le coût d’une structure n’est pas seulement celui de ses élus, mais aussi des dépenses qu’ils incitent à faire, parfois inutilement. J’expliquerai comme vous mes chers collègues à tous les élus de mon canton. Je leur dirai que 37 heures après que le Président de la République les aient plongé dans le doute sur leur avenir en supprimant la taxe professionnelle sans aucune concertation, sans aucune solution de substitution, sans aucune évaluation réelle des conséquences que les subventions que permet la compétence générale vont à leur tour disparaître car ce serait une gabegie financière inadmissible. Il s’agit d’un argument spécieux et d’une affirmation non démontrée, subjective et dangereuse, car elle dépend de l’idée qu’on se fait de l’aménagement du territoire. <br /> Les perspectives tracées par les fermetures massives des services publics dans les zones rurales ou la diminution des dotations de l’état aux collectivités territoriales dépassent les simples économies des discours officiels : il s’agit de soumettre encore plus notre pays à la recherche effrénée de profit du capitalisme financier.<br /> Le régime actuel n’a guère besoin de collectivités locales vivantes et du plein emploi. Il craint les peuples et les élus trop proches de lui. Il se satisfait volontiers de la démocratie artificielle des grands médias (où on a commencé à entendre : « les élus défendent leur fromage » en réponse aux protestations des élus régionaux, départementaux et des Maires). Il préfère la concurrence entre les territoires et les salariés, de grandes voies de circulation, un peuple surveillé ou soumis à des grandes messes télévisées.<br /> A l’opposé de cette conception grâce au conseil général nous devons solidairement défendre :<br /> La promotion d’une économie locale, qui ne s’intègre pas forcément dans les grands circuits de distribution;<br /> La diminution des déplacements des salariés et le développement des transports en commun, le respect des équilibres de la nature par tous, y compris les entreprises.<br /> Le partage des richesses entre les individus et entre les collectivités pour lesquelles une réforme du financement me semble un préalable à toute réorganisation.<br /> <br /> <br /> La solidarité réelle entre les femmes et les hommes d’un territoire à taille humaine<br /> <br /> <br /> La valeur de l’éducation et la culture au plus près de toutes les générations<br /> <br /> <br /> La proximité des élus de terrain prêts à agir et pas à subir<br /> <br /> <br />  L’autonomie des départements, inscrite dans la constitution, mais bafouée par la suppression des services d’état qu’il leur faut compenser, la diminution des dotations et la généralisation des financements par projets, qui obligent ceux qui demandent à adopter les choix politiques de ceux qui octroient.<br /> Loin du bricolage annoncé, il faut d’abord et surtout, sans limiter à priori la « compétence générale » de chaque collectivité, répondre aux questions :<br /> <br /> <br /> Quels besoins actuels concrets doivent avoir des réponses publiques ?<br /> <br /> <br /> Quelles réponses doivent être nationales pour assurer une réelle équité entre les citoyens ?<br /> <br /> <br /> Quelles politiques doivent être décidées et appliquées au plus près des citoyens ? A quelle échelle ? (Mairie, Département, Région…)<br /> <br /> <br /> Quels financements, quels impôts ? Qui doit contribuer à l’effort collectif équitable?<br /> <br /> <br /> Il s’agit d’un débat fondamental, très éloigné de la recherche forcenée d’économies de fonctionnement, de suppressions de postes, d’exonérations injustes et d’aides factices, de disparitions de services au profit d’officines privées, de destruction du lien social de proximité..<br /> Nous pouvons et devons communiquer sur cela en imaginant un dialogue direct et audacieux, aux messages simples et intelligibles.<br /> C’est possible sans même sortir de notre rôle.<br /> Faisant cela non seulement ici en Gironde mais aussi au plan national car l’enjeu est national.<br /> Nous ferons œuvre sociale, civique, citoyenne et solidaire.<br /> Expliquons donc que nous défendons le Conseil général pas les conseillers généraux, les communes pas les maires.<br /> Expliquons que nous sommes les premiers à souhaiter pousser leur modernisation plus loin.<br /> Expliquons que nous sommes les premiers à vouloir mieux les articuler tout en voulant voir respecté leur autonomie et leur financement dynamique.<br /> Il nous faut porter les sujets de fonds et ne pas nous contenter une fois encore des apparences. Il nous faut refuser le calendrier et déployer toute notre conviction face à un pouvoir qui jusque là et au mépris de tous a toujours confondu réforme et démolition.<br /> Les batailles qui nous attendent sont au cœur même de nos engagements politiques respectifs, par delà les sensibilités, au service des Girondines et des Girondins<br /> Le combat contre le démantèlement de la proximité républicaine vaut bien d’être mené, au-delà de ces différences. Il y va, j’ose le dire, de la mémoire de notre action républicaine et sociale, individuelle tout autant que collective.<br /> Face à de tels enjeux, le rôle de tous les élus locaux est essentiel dès aujourd’hui. Dans quelques semaine il sera trop tard.<br /> « C’est un  travers de notre démocratie de courir aveuglément  aux réformes. On demande une réforme.. et elle n’est pas plus tôt votée qu’on s’en détourne qu’on court à une autre » : Aristide Briand avait la sagesse qui manque bien à d’autre. Est-ce véritablement le moment de casser un système républicain ayant tout de même résisté à maintes périodes difficiles et dont on attend qu’il participe à la lutte contre la « crise du siècle » selon les propos mêmes du Président obnubilé par une réforme dangereuse, inutile et obscure.<br />  <br /> <br /> Je vous convie à signer la pétition pour sauver le département sur www.cg33.frSéance exceptionnelle du Conseil Général de la Gironde 7 février 2009 
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M
L'intervention en séance plénière ce matin de Jean-Luc Gleyze, Vice Président du Conseil Général de la Gironde et Conseiller Général de Captieux : le Département solidaire après la tempête : <br /> <br /> "Avant le 24 Janvier dernier, Klaus n'était pour les Girondins qu'un quelconque prénom aux consonances germaniques. Désormais, il sera synonyme de chaos.<br /> En une nuit, un tiers du massif des Landes de Gascogne s'est effondré : les pins, arrachés ou cassés par milliers en raison de rafales d'une violente intensité, sont tombés un à un, entraînant avec eux pylônes, lignes électriques et téléphoniques, pendant que dans les villages étaient soufflés des murs, des toitures et des cheminées.<br /> Il s'agit là d'une nouvelle couche dans le récent mille-feuille des désastres climatiques qui touchent depuis 10 ans ce qui était le plus grand massif de résineux d'Europe. Car si tout le monde se souvient de la précédente tempête de 1999, il ne faut pas oublier qu'en 2007, une tempête de neige lourde fit également souffrir les plus jeunes de nos pins. Mais aucune de ces colères de la nature n'a eu l'impact dont nous commençons à estimer l'ampleur, encore approximative : 300.000 hectares décimés, de 30 à 50 millions, pour les plus pessimistes, de m3 de pins à terre, soit l'équivalent de 6 à 10 ans de récolte ... il serait possible de décliner à l'envi les chiffres hors du commun qui caractérisent ce désastre.<br /> Je m'attarderai une seconde sur les dizaines de milliers de foyers privés d'électricité, certains jusqu'à ces derniers jours. S'il est indéniable que les équipes d'ERDF ont fait le maximum pour être présents, dès l'après-tempête, afin de réparer des dégâts énormes, et je tiens à leur rendre hommage pour cela aujourd'hui, il reste une solution préventive, la seule efficace, à mettre en oeuvre : celle de l'enfouissement des lignes, qui doit constituer un programme d'investissement prioritaire de RTE et ERDF dans nos zones forestières.<br /> Pour mes collègues et moi-même qui avons été, avec les Maires de nos cantons, sur le terrain pendant cette sinistre semaine, nous essaierons de retenir avant tout le formidable élan de solidarité qui a vu élus, bénévoles, professionnels, se mobiliser pour faire qu'en une semaine, les populations de nos villages puissent retrouver une vie à peu près normale. Un élan spontané, sans doute plus massif et mieux organisé que par le passé, parce que nous avons malheureusement tiré les enseignements des évènements climatiques précédents et acquis quelques réflexes. <br /> Mais au delà de ces gestes solidaires qui apportent un peu de baume au coeur, il reste beaucoup de tristesse et d'énormes inquiétudes. Car les impacts sur notre terre des landes girondines sont de multiples natures, et ils se cumulent pour rendre la tâche de reconstruction plus difficile encore demain. <br /> Le pire, je le crains, est à venir :<br /> C'est le nécessaire enlèvement des chablis et volis, dans les volumes énormes que j'évoquais, qu'il faut organiser sans délai. Mais il faut pour cela accéder à la forêt, au travers d'un réseau de voies communales et de pistes forestières en grande partie dégagé, mais qui a déjà souffert et souffrira plus encore avec le trafic intense de débardages qui s'annonce.  <br /> C'est l'inquiétude de deux sinistres majeurs pour notre massif, si les dégagements de bois viennent à s'éterniser, ce qui est plus que probable : celui du risque d'incendie, qui ne manquera pas d'apparaître dès les premières chaleurs du printemps, et celui du risque parasitaire, qui fera son miel des milliers de troncs à terre s'ils sont encore sur site dans quelques mois.<br /> C'est la nécessité de mettre en oeuvre des solutions de grande envergure pour la conservation des bois. 1999 nous a appris que des plateformes avec aspersion pouvaient permettre de garantir la pérennité des bois pendant quelques années. Mais il faut cette fois apporter des réponses qui pourraient être 2 fois plus importantes en surface, avec des exigences de rapidité plus contraignantes encore au regard des volumes à stocker. <br /> C'est l'inconnu de la commercialisation des bois, dans une période particulièrement défavorable : alors que les papetiers tendaient déjà à ralentir leurs achats en période de tension économique, nous n'aurons pas cette fois de norias de camions espagnols pour venir nous prêter main forte en ramenant des volumes conséquents dans leur pays. Alors que les cours d'achats avoisinent la valeur nulle, une question taraude les sylviculteurs : qui achètera nos bois ?<br /> C'est le cumul d'une catastrophe naturelle avec une crise économique lourde et longue, qui pesait déjà comme un carcan sur la filière. Désormais, tous les compteurs sont dans le rouge pour bon nombre d'entreprises, qui doivent composer dans l'urgence et faire face à un contexte doublement déstabilisé. Derrière, ce sont des centaines d'emplois pour les familles de nos villages qui sont en jeu.<br /> Ce sont aussi, dans une moindre mesure, des agriculteurs, des maraîchers, qui ont vu leur récolte saccagée, et mon collègue Christian Gaubert s’est fait l’écho auprès de notre institution des problèmes rencontrés par les ostréiculteurs.<br /> Mais au delà de ce volet économique, qui vient immédiatement à l'esprit, d'autres enjeux se profilent :<br /> C'est l'enjeu d'un espace forestier, d'un patrimoine naturel, d'un paysage que nous jugions préservé, et qui caractérisait l'image de nos territoires : l'enjeu tout simplement de notre identité. Quelle nouvelle réalité pour les airiaux, ces clairières destinées à l'habitation et qui représentaient une des formes d'urbanisation emblématiques ? Comment développer nos démarches d'écotourisme, fortement identitaires et parfaitement intégrées dans nos forêts ? Alors que nous commencions à peine à nous relever d'une trentaine d'années de désertification massive, comment poursuivre aujourd'hui nos politiques d'attractivité envers de nouvelles populations et entreprises si nous redevenons, pour un tiers de notre espace cette fois, le désert que furent les Landes de Gascogne avant Napoléon III ? <br /> Car c'est aussi l'enjeu, lié au précédent, de la reconversion forestière. Bon nombre de propriétaires affirment aujourd'hui ne plus vouloir replanter de pin maritime. Il s'agit peut-être là d'une réaction affective à chaud. Mais la question se pose objectivement : pourquoi cultiver une essence dont la croissance doit être d'au moins 40 années pour une exploitation correcte si une catastrophe climatique vient la décimer au bout de 10 ou 20 ans ? Par quoi la remplacer, sur des terres acides qui n'acceptent pas toutes les cultures ? Et si le pin n'est pas remplacé, que deviendront ces terres ? Se posent alors de véritables questions d'aménagement du territoire : va t-on voir se développer des cultures céréalières sur d'immenses surfaces, pour une nouvelle Beauce du Sud ? Ou des champs énormes de panneaux photovoltaïques, pour des opérateurs trop heureux de sauter sur l'aubaine dans ce qu'ils ont déjà repéré comme un Eldorado en la matière ? Ces questions, comme tant d'autres, restent entières.<br /> C'est également un enjeu écologique et cynégétique. Modifier en masse le massif signifie perturber son biotope, souvent fragile, parfois rare. Qu'adviendrait-il des espèces qui prolifèrent dans des sous-bois de nature diverse, s'ils disparaissaient ou étaient substantiellement modifiés demain ? Quels seront les nouveaux comportements des gibiers, sangliers, cerfs, chevreuils, bécasses, palombes, dans un environnement radicalement modifié ? Va t-on subir le risque de prolifération accentuée de certaines espèces ?<br /> C'est encore l'enjeu du revenu de nos communes souvent très petites, qui tiraient de leurs revenus forestiers de quoi financer le complément de leurs investissements, en l'absence très fréquente de taxe professionnelle ou en raison de taxes ménages dérisoires. Certaines, déjà, parlent de renoncer aux projets que les nouvelles équipes envisageaient.<br /> Toutes ces questions se posent aujourd'hui aux professionnels de la forêt, aux citoyens, aux collectivités locales. Le Pays des Landes de Gascogne, tout comme le Parc Naturel, prévoient dès à présent de réorienter leurs chartes à l'aune de la tempête. Les questionnements, les priorités, les objectifs, ne sont désormais plus les mêmes. A l'Ecomusée de Marquèze, où une cinquantaine de chênes sont tombés, l'approche pédagogique doit aussi changer : Marquèze n'est plus le témoignage de la lande d'autrefois, mais de celle d'aujourd'hui, soufflée par la tempête.<br /> Le Conseil Général reste bien évidemment, comme il l'a été lors de précédentes catastrophes naturelles, un partenaire de proximité, pour reprendre le débat que nous avons eu tout à l'heure, des communes, des entreprises, des Girondins. C'est la raison pour laquelle je vous présenterai dans quelques instants le rapport d’urgence que nous vous proposons de mettre en place immédiatement, et qui sera suivi, après que l’interprofession forestière aura défini les solutions à plus long terme, par des mesures complémentaires que nous aurons à traiter lors d’un prochaine séance.<br /> Enfin et pour conclure, j'évoquerai l'aspect, plus affectif, de l'attachement que nous avons pour notre terre forestière, pour notre patrimoine naturel, pour notre réservoir économique : la forêt des Landes de Gascogne. J'ai croisé ces jours derniers des sylviculteurs, des chasseurs, des entrepreneurs de la filière, de simples citoyens, dont les yeux s'embuaient à la vue de troncs taillés comme des crayons à papier, de chevelures de racines prisonnières de leur gangue de terre et extirpées du sol par la force du vent, de l'enchevêtrement des troncs et des cimes comme un Mikado géant. C’est là, sous ces décombres forestiers, que Klaus a enseveli une partie de notre identité. "Le 7 février 2009 Séance exceptionnelle du Conseil Général de la Gironde. <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />
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M
Pour compléter l'information il faut aussi lancer un avis de recherche pour les conseillers généraux de Bazas et Grignols ... On votait aussi ce matin le plan d'aide Forêt ... 
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  • : Il est citoyen, vigilant, mais aussi sur l'air du temps, Créon, la Gironde... cherche et tu trouveras Bonne lecture.
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Un Peu Sur L'auteur ..

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  • Ancienne journaliste, Directrice territoriale,  Présidente du Comité Les Arbres de la Laïcité Gironde - Aquitaine
  • Ancienne journaliste, Directrice territoriale, Présidente du Comité Les Arbres de la Laïcité Gironde - Aquitaine