17 avril 2009
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Elle est là au loin presque cachée dans un rêve. Elle dort depuis si longtemps sans bouger d'une vague. Comme dans un écrin, les montagnes la protègent de ceux qui ne savent pas voir. Au détour d'un chemin elle livre ses eaux noires et sa belle âme protégée par les murs épais du monastère. San Gulio la débarrassait de ses serpents et de ses monstres avant de s'y coucher pour vivre son dernier sommeil. Elle a vu passer les manteaux de pourpre et d'or et aujourd'hui elle veille sur le silence des nonnes d'Orta. Il y a encore les sourires de Viviane et Ambroggio tendant la main pour me faire grimper dans le vaporetto.
Encore plus loin dans mes souvenirs il y a sa jumelle plus proche des enfants avec sa carapace imaginée par mon grand-père. Elle était devenue pour moi une tortue géante posée sur la mer bleue au large d'Alassio. Elle veille encore sur les épaves des navires d'un temps éteint. Si l'on écoute le vent il raconte l'histoire d'Adelasia, fille de l'empereur Otton 1er, Juliette d'un temps passée, qui avait trouvé son Roméo dans les yeux d'un garçon d'écurie du nom d'Aleramo. Là, la main glissée dans celle de mon grand-père et de ma grand-mère je rêvais des oranges et des figues de Barbarie des collines. Il y a encore la petite maison blanche de Maria et Pompéo et le figuier dans le cour.
Au détour d'un petit matin la main glissant dans l'onde à bord du sc'iopon qui pourrait se glisser sur les chemins cachés de notre île aux oiseaux, les verriers prennent le chemin de mon voyage. La lumière y est comme dans les tableaux de Véronèse ou dans les yeux des Madones de Bellini. J'ai encore l'envie des jardins cachés de Murano et le rêve des palais vénitiens où des fantômes de carnaval errent dans les brumes avant d'entrer au portego.
Je réalise sans doute pourquoi un jour j'ai posé la valise sur les rives de la petite mer de Buch. J'y ai retrouvé une île, les boiseries des maisons de maîtres, le bruit des moteurs des bateaux partant vers le large, le froissement des voiles que l'on abat pour rentrer au port, le doux parfum des mimosas et celui entêtant au goût de vanille des lauriers roses.
Au delà de l'histoire familiale j'ai cherché les liens entre ici et l'Italie ; et j'ai trouvé l'histoire passionnante des huîtres du Lac de Fusaro... en Italie. Depuis les romains, certainement parce qu'elle se "récolte" facilement l'huître a toujours été un met de choix et de roi. Très vite les hommes d'ici ou d'ailleurs se sont bien rendu compte que la nature n'aurait jamais le temps de travailler si la gourmandise des hommes s'amplifiait. Les choses étaient devenues si critique que Napoléon III nomma Victor Coste à la tête des recherches sur l'huître. C'est en Italie sur le lac de Fusaro qu'il a été chercher les solutions du captage des naissains avec des fagots. Voilà comment sont nés nos collecteurs ...
Encore plus loin dans mes souvenirs il y a sa jumelle plus proche des enfants avec sa carapace imaginée par mon grand-père. Elle était devenue pour moi une tortue géante posée sur la mer bleue au large d'Alassio. Elle veille encore sur les épaves des navires d'un temps éteint. Si l'on écoute le vent il raconte l'histoire d'Adelasia, fille de l'empereur Otton 1er, Juliette d'un temps passée, qui avait trouvé son Roméo dans les yeux d'un garçon d'écurie du nom d'Aleramo. Là, la main glissée dans celle de mon grand-père et de ma grand-mère je rêvais des oranges et des figues de Barbarie des collines. Il y a encore la petite maison blanche de Maria et Pompéo et le figuier dans le cour.
Au détour d'un petit matin la main glissant dans l'onde à bord du sc'iopon qui pourrait se glisser sur les chemins cachés de notre île aux oiseaux, les verriers prennent le chemin de mon voyage. La lumière y est comme dans les tableaux de Véronèse ou dans les yeux des Madones de Bellini. J'ai encore l'envie des jardins cachés de Murano et le rêve des palais vénitiens où des fantômes de carnaval errent dans les brumes avant d'entrer au portego.
Je réalise sans doute pourquoi un jour j'ai posé la valise sur les rives de la petite mer de Buch. J'y ai retrouvé une île, les boiseries des maisons de maîtres, le bruit des moteurs des bateaux partant vers le large, le froissement des voiles que l'on abat pour rentrer au port, le doux parfum des mimosas et celui entêtant au goût de vanille des lauriers roses.
Au delà de l'histoire familiale j'ai cherché les liens entre ici et l'Italie ; et j'ai trouvé l'histoire passionnante des huîtres du Lac de Fusaro... en Italie. Depuis les romains, certainement parce qu'elle se "récolte" facilement l'huître a toujours été un met de choix et de roi. Très vite les hommes d'ici ou d'ailleurs se sont bien rendu compte que la nature n'aurait jamais le temps de travailler si la gourmandise des hommes s'amplifiait. Les choses étaient devenues si critique que Napoléon III nomma Victor Coste à la tête des recherches sur l'huître. C'est en Italie sur le lac de Fusaro qu'il a été chercher les solutions du captage des naissains avec des fagots. Voilà comment sont nés nos collecteurs ...
Il n'y a pas de hasard, juste la croisée de chemins tracés avant vous, bien avant vous !