Lorsque je lis la dépêche AFP qui annonce que le Préfet d’Aquitaine refuse à la Ville de Créon (33) d’organiser son référendum décisionnel local et que la décision du Conseil Municipal part devant le Tribunal pour être annulée ; cela ne m’étonne pas du tout !
Je vous en avais parlé sur la toile la semaine dernière et je trouvais que l’idée de demander aux citoyens de se prononcer pour ou contre, à l’issue d’un vrai débat citoyen, l’inclusion d’une commune dans le périmètre d’une métropole, était une belle manière de gouverner localement pour le peuple et par le peuple ! La question posée était ouverte, que la réponse soit OUI ou NON, les citoyens se seraient prononcés pour décider de l’avenir de leur commune.
Le Préfet d’Aquitaine vient de dire à mots à peine couverts aux créonnais : De quoi vous mêlez vous … ça ne vous regarde pas ! Cette décision est révélatrice de l’état d’esprit actuel de gestion de notre pays où c’est «Tais toi et t’occupe !». Cela signifie que si ce référendum local ne peut être organiser c’est que les questions d’aménagement du territoire ne relèvent donc pas de la compétence du peuple. C’est vrai ça de quoi se mêle-t-il le peuple ! Fermez là et c’est comme ça ! Remarquez ici sur le Bassin ils savent faire … Ils décident de se passer les siéges comme on se passe les plats, ils s’organisent des découpages électoraux sur mesure pour les copains, ils s’organisent des élections en plein juillet, etc. Alors imaginez un petit village de campagne qui veut faire choisir aux habitants leur avenir !
Claudy Lebreton, le Président de l’Association des Département de France souligne dans un communiqué de presse que l'avant-projet de loi qui lui a été communiqué "ne reprend quasiment aucun des points de consensus" trouvés lors des réunions tenues avec Michèle Alliot-Marie, alors Ministre de l’Intérieur. C’est vrai qu’ils sont comme sur le Bassin, champion du monde de la « parole bafouée », rappelez vous ceux qui la main sur le cœur vous disaient : «je resterai votre député jusqu’au bout. » Pourtant le Premier ministre avait assuré, le 24 mars dernier, lors de la réunion de la Conférence nationale des exécutifs, (lieu de dialogue entre le gouvernement et les représentants des communes, des départements et des régions,) que "la recherche d'un consensus avec les associations d'élus se situe au même niveau que l'exigence de la réforme". C’était pour dire !
La morale de cette histoire c’est que les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Mais rappelez vous aussi une chose : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »
Abraham Lincoln avait raison lorsqu’il disait cela parce qu’il savait aussi qu « un bulletin de vote est plus fort qu'une balle de fusil. » Il serait tant que les français s’en souviennent !
« Aux pensées citoyen » que diable !